Toute personne, même laïque, peut solliciter l'introduction de la cause d'une personne décédée, parce qu’elle a une réputation de sainteté. Elle doit s’adresser pour cela à l'évêque du diocèse où cette personne est décédée.

 

Un délai minimum de 5 ans après le décès doit être observé avant le lancement de l’enquête pour éviter les réactions trop « affectives ».

 

Pour enclencher vraiment la procédure, s’il le juge opportun, l’évêque va faire effectuer une enquête afin de recueillir tous les témoignages et les écrits concernant la personne. Ceux-ci sont examinés par des spécialistes (historiens, théologiens…) pour vérifier la cohérence entre la réputation de sainteté et la façon dont elle a réellement vécu les « vertus chrétiennes ».

 

Ce dossier qui regroupe généralement plusieurs milliers de pages est transmis à Rome, à la Congrégation pour la cause des saints qui va procéder selon les étapes suivantes :

 

·         Si la cause est acceptée après une première « lecture », la congrégation va nommer un postulateur chargé de procéder à une synthèse (positio) concernant le « serviteur de Dieu », transmise à un collège de cardinaux et d’évêques.

·         Ce collège va se prononcer (ou non), par un décret, sur « l’héroïcité des vertus » qui fait du serviteur de Dieu un « vénérable ».

·         Enfin, un miracle (et un seul), officiellement reconnu, peut faire du vénérable un « bienheureux ». C’est au pape seul qu’il revient de signer le décret de reconnaissance de miracle.

      Vénération et prière sont alors autorisées, localement, notamment dans le ou les     diocèses où la personne a vécu.

·         Enfin un deuxième miracle est nécessaire, survenant après la béatification, pour que la personne soit proclamée sainte. Son exemple, sa vénération et son intercession sont alors proposés à l’Eglise universelle.

 

 

Ni la reconnaissance de l'héroïcité des vertus ni celle d’un miracle ne sont nécessaires pour la béatification d’un martyr : en effet, la personne a « donné sa vie », au sens strict, pour l’amour du Christ.

On établit dans ce cas qu’il y a un lien direct entre le témoignage de sa foi et les circonstances de sa mort violente et on vérifie la cohérence de sa vie au regard de sa foi chrétienne et de son témoignage des vertus chrétiennes avant sa mort.

 

C’est aussi par un décret que le martyr est reconnu vénérable puis proclamé bienheureux. En revanche, un miracle est nécessaire pour qu’un martyr, une fois reconnu bienheureux, soit proclamé saint.

 

 

A noter qu’outre l’héroïcité des vertus et le martyr, une troisième voie a été ouverte par le Pape François en 2017 pour introduire une cause : celle de « l’offrande libre et volontaire, par une héroïque acceptation, à cause de l’amour, d’une mort certaine et à brève échéance ». Cette troisième voie a été introduite postérieurement à l’instruction de la Cause des 19. Ce n’est donc pas cette voie-là qui a été suivie par le Postulateur.